Molly

Molly

Jeudi 17 juin 2010 à 20:36

-Maggie ? Je suis rentré !! L'affaire est enfin bouclée, et tu ne devineras jamais qui j'ai rencontré !... Maggie ? chérie, tu es là ?

   Ne recevant aucune réponse de la part de sa femme, Gregory posa ses clés dans le panier en osier où s'entassaient boutons de chemises, tickets de caisse, numéros de téléphone et s'avança dans le salon. Les volets étaient tous fermés et dans la pièce flottait une odeur ferreuse qu'il connaissait bien. Il s'empressa d'allumer le lustre. Par terre, étendue sur le tapis, gisait Margaret, dans une marre de sang. Nora, sa fille de deux ans barbotait dans le liquide rouge avec toute l'innocence d'une enfant de son âge, sans se rendre compte de l'atrocité de la situation.

 

  Gregory se réveilla en sursaut une fois de plus. Cela faisait maintenant plus de trois ans que ses nuits étaient rythmées par ce même cauchemar. Cauchemar qui n'en était pas un.

  En 2007, Margaret, sa femme, s'était donnée la mort d'une balle dans la tête dans leur maison familiale, sous les yeux de leur fille Nora. C'est Gregory qui les avait trouvées toutes les deux, dans le salon.

  Détective privé, pour son propre compte, il avait passé plus de deux semaines à New York sur la piste d'un adolescent en fugue. Une affaire éprouvante physiquement qu'il avait menée jusqu'au bout comme à chaque fois. Ses absences répétées, Margaret ne s'en plaignait pas, elle l'assistait même dans la plupart des affaires. Mais elle se faisait toujours une joie de le voir rentrer, craignant sûrement inconsciemment qu'un jour une enquête le dépasse, qu'on s'en prenne à lui, et qu'il ne revienne jamais. Au fil des années, une sorte de rituel s'était mis en place lors de son retour, Margaret commandait un plat grandiose chez le traiteur du quartier, elle cuisinait un gâteau aux amandes dont elle seule avait le secret et habillait Nora avec sa plus belle robe. Quand il franchissait la porte, toutes les deux lui sautaient dans les bras et la soirée se déroulait le plus sereinement du monde entre les marques d'affection de Margaret et les sourires de Nora.

Mais ce soir là, rien ne s'était passé comme d'habitude.

-MAGGIE !!!! Hurla Gregory en se jeta sur le corps sans vie sa femme. Maggie !! Je t'en supplie chérie réponds-moi !!

  Il posa deux de ses doigts sur son cou espérant y percevoir un pouls. Mais rien. Plus aucune pression dans la carotide. Il prit sa fille dans ses bras et se précipita vers le téléphone pour appeler une ambulance tout en sachant que ça ne ramènerait pas Margaret. La balle avait perforé le temporal gauche et était ressortie de l'autre côté. Elle était morte sur le coup puis s'était vidée de son sang. Des suicides comme celui-là, il en avait vu des dizaines depuis qu'il s'était lancé dans l'investigation, il avait su tout de suite, en posant ses yeux sur l'impact, quelle arme elle avait utilisée: un 9mm, tout ce qu'il y a de plus courant en Europe. Mais pas n'importe quel 9mm. Son 9mm, celui qu'il avait acheté à un revendeur malhonnête un jour dans les rues de la capitale. Margaret connaissait son existence, "si jamais quelqu'un cherche à vous faire du mal, n'hésite pas, vise la tête.", voilà ce qu'il lui avait dit. Jamais il n'aurait imaginé que l'arme pourrait se retourner contre elle.

  Aucune enquête n'avait été menée, il ne faisait aucun doute que la jeune femme s'était suicidée, tous les protagonistes s'accordaient sur ce point: le commissaire, le médecin légiste, et Gregory lui-même. La caméra de surveillance, placée par Gregory lors d'une affaire à risque n'avait fait qu'ôter l'infime incertitude qui persistait dans son esprit. On y voyait très clairement Margaret, pistolet dans la main, embrasser sa fille, glisser une lettre entre deux livres de la bibliothèque pour finalement appuyer sur la détente et s'écrouler.

  Gregory avait misé tous ses espoirs sur cette fameuse lettre, espérant qu'elle l'aiderait à comprendre l'acte de sa femme. Il avait attendu d'être au calme, loin des policiers et des journalistes antipathiques dont le seul but était d'écrire un article choc pour la déplier.

"Pardon".

Pardon. Un mot. Un seul. Gregory n'avait pas pu retenir ses larmes.

Par Mneemosyne le Jeudi 17 juin 2010 à 20:56
Chic, ca commence mal, j'adore.

Mais je pense qu'il manque un mot a l'avant dernier paragraphe " la jeune.." je pense que tu voulais noter jeune femme, parce que sinon, ça donne un ton bizarre au texte. AMHA, en tout cas...

^^ Bonne continuation. et vivement la suite
Par xxx.lOon-neSs.xxx le Lundi 28 juin 2010 à 19:22
Légèrement horrible comme début ! ^^
Mais tu écris vraiment bien ! J'adore !!
 

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