Molly

Molly

Samedi 21 août 2010 à 18:38


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  Dans la gare de St Pancras à Londres, c’était l’effervescence. Entre les chariots à valises, les groupes de jeunes assis en rond en attendant leurs accompagnateurs, les files de touristes qui se pressaient vers bornes de contrôle et les multiples magasins d’échange de monnaie, de vêtements, de produits « made in France » ou « England », de restaurants et autres, Gregory se sentait étrangement dans son élément. Lui qui avait pourtant évité la foule ces dernières années se sentait comme rajeuni, retrouvant les effets plus ou moins semblables du métro parisien aux heures de pointes. Gregory, les yeux posés sur la grande horloge en fer qui surplombait toute la gare paraissait comme figé tandis que Florian se débattait pour porter tous ses sacs sans les faire tomber.
  -On va prendre un taxi. Dit ce dernier. On est…JE suis trop chargé pour prendre le métro.
  -D’accord, mais pour aller où ? Parce que je connais un petit hôtel sympa où j’allais avec ma femme.
  -Et vous n’avez pas peur que ça vous rappelle de vieux souvenirs ? Je veux dire avec ce qui est arrivé…
  -Pardon ?! s’exclama Gregory.
  -Ouais, votre femme…
  -Je ne vous ai jamais parlé de ma femme !!
  -Je… Si ! Vous m’avez dit que vous compreniez la douleur des parents de Molly car vous avez vous-même perdu votre femme. S’empressa-t-il d’affirmer.
  Gregory semblait perplexe, raconter la vie des autres ne lui posait aucun problème, en revanche exposer la sienne n’était pas dans ses habitudes.
  -Désolé… Je n’aime pas parler de Margaret, j’ai du vous dire ça sans vraiment réfléchir… s’excusa Gregory.
  -Pas de problème ! Et pour ce qui est du logement, mon père possède un appartement à Kensington, près de Hyde Park. On sera plus libres là-bas qu’en prenant une chambre dans un hôtel, surtout si on retrouve votre fameux Peter…
  -Parfait.

  Ils trouvèrent rapidement un taxi grâce à Florian qui marchanda avec un conducteur pour qu’il accepte de les prendre à la place d’un couple d’anglais arrivés avant eux, moyennant une somme non négligeable d’argent. Gregory avait toujours apprécié la fluidité du trafic londonien comparé à celui de Paris. L’entrée dans la capitale étant payante pour les véhicules, la circulation y était bien moins importante.
  -Arrêtez-vous au numéro 38. Demanda Florian au chauffeur.

  L’appartement était immense, disposait de deux étages et d’une terrasse sur le toit avec une vue splendide sur Hyde Park où se croisaient cyclistes et joggeurs. Les meubles, blancs pour la plupart donnaient un style épuré au salon qui comportait de sa propre cheminée et une baie vitrée sur toute sa face Nord. La cuisine à l’américaine semblait sortir d’un magazine de décoration tout comme la salle à manger qui accueillait une grande table en verre.
  -L’appartement est vide la plupart du temps, expliqua Florian en voyant Gregory admirer les lieux, mon père le prête à ses amis de passage quand il le peut mais il a toujours refusé de le louer.  Il aime avoir un chez lui quand il voyage. Des biens immobiliers comme celui-là, il en possède une dizaine environ, à Madrid, Rome, Moscou, New York…
  -Hmmm Hmmm. Fit Gregory pour prétendre s’intéresser à la fortune de son nouveau collaborateur.
  -Je vous montre votre chambre ! Suivez-moi.

  Ils traversèrent un large couloir, où s’affichaient de remarquables tableaux de peintres sûrement très en vogues et dont Gregory n’avait aucune connaissance.
  -C’est là, dit Florian en entrant dans une pièce sur la droite. Je pense que vous serez bien. Je vous laisse ranger vos affaires dans le dressing. Vous avez une salle de bain ici, continua-t-il en désignant un enfoncement dans le mur, vous pouvez vous doucher si vous voulez. Enfin faites comme chez vous quoi, je vous laisse, je vais faire quelques courses !

  Gregory s’installa dans un fauteuil et appela Mattew pour le tenir informé du fait qu’il était sur la piste de son frère.
Il en profita pour lui donner le montant de ses dépenses et lui parler de Florian qu’il faudrait payer de retour à Bordeaux. Mattew semblait contrarié d’apprendre que Peter était retourné en prison pour les mêmes raisons qui l’y avaient conduit la première fois. L’incarcération n’avait donc rien changé à son comportement, il agissait toujours de la même façon. Mattew avait pensé que  les quelques mois qu’il avait passés enfermé lui auraient fait l’effet d’un électrochoc mais il n’en était apparemment rien.
  Comme le lui avait proposé Florian, Gregory plaça ses vêtements dans le dressing. Ses trois polos et deux jeans lui semblaient ridicules face aux six mètres carrés d’étagères et de penderie de la chambre. Epuisé, il ne pris même pas la peine de se changer et s’affala sur le lit où les bras de Morphée l’enlacèrent presqu’instantanément.
  Lorsqu’il se réveilla, une délicieuse odeur provenant de la cuisine lui ouvrit l’appétit. Depuis son départ, il n’avait absorbé qu’un minuscule sandwich vendu dans le TGV et les forces commençaient à cruellement lui manquer. Il regarda sa montre et fut surpris de voir les deux aiguilles pointer vers le douze. Cela faisait des semaines qu’il n’avait pas enchaîné sept heures de sommeil.
  Il se dirigea donc dans la cuisine, l’esprit encore à moitié éteint et y trouva les restes d’une pizza avec un petit mot de Florian : « Vous dormiez, je ne voulais pas vous réveiller, si la pizza est froide, faites-la chauffer au micro-ondes. A demain. ». Gregory ne se pria pas pour le faire et dégusta sa part de pizza. Après s’être douché le plus discrètement possible, il décida d’aller prendre l’air dans le parc. Quelques jeunes s’étaient regroupés pour jouer de la guitare, des couples profitaient de la fraicheur pour s’offrir une petite promenade paisible, certains faisaient même du pédalo sur le lac. Lui s’assit sur un banc et alluma une cigarette. D’ordinaire, il ne fumait pas, pour la santé de Nora et pour sa propre santé, mais il avait toujours un paquet avec lui, ça le détendait quand il n’avait rien à faire. Ce qui était le cas. Il ne pouvait rien faire de plus. On était le 20. Aujourd’hui il allait tout tenter pour rencontrer Peter. Et après ?

Par Mneemosyne le Samedi 21 août 2010 à 22:50
Ah la la , comme j'aimerais pouvoir fumer aussi seulement quand j'en ai envie... Et ré-arreter immédiatement apres. mais comme c'est pas possible, je reprend pas du tout...

Je suis vraiment une raide fan de cette histoire. C'est vraiment passionnant...
 

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