Molly

Molly

Lundi 23 août 2010 à 21:01


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  Le conducteur de la voiture qui avait percuté Peter avait immédiatement tenté de se porter à son secours, aidé par certains passants qui bloquaient la circulation pour éviter tout nouvel accident. L’ambulance et les urgences n’avaient mis que peu de temps à se rendre sur place, l’hôpital se trouvant seulement à quelques centaines de mètres. Peter était plus ou moins conscient, il crachait du sang, avaient les yeux dans le vague, les médecins lui avait diagnostiqué une hémorragie au niveau de la rate, plusieurs côtes cassées, une fracture ouverte au genou et constatant sa difficulté à respirer, ils soupçonnaient un dommage aux poumons sans pouvoir établir de causes formelles. Gregory était monté avec lui dans l’ambulance prétextant être un ami de la famille et il n’avait d’ailleurs pas tardé à prévenir Mattew.
  De l’autre côté de l’avenue, un sourire, apparu sur le visage de Florian lors de l’épisode du métro s’était élargi à la constatation de l’état de Peter et alors que les sirènes hurlaient dans tout le quartier, une douce mélodie flottait dans son esprit : celle de la victoire. Il sortit son iphone de la poche de son jean et pris une photo de la scène qu’il envoya par mms accompagnée d’un texte qu’il tapa en à peine quelques secondes : « dites, notre accord tient toujours même si ce n’est pas moi qui l’ai tué ? ». Et comme il l’espérait, le destinataire du message l’appela dès sa réception.
  -Putain mais c’est quoi ce bordel ?! demanda Maxime.
  -Bah il se trouve que votre mec vient de se faire renverser par une voiture. Pas la mienne hein ! Ni celle du détective ! Du coup je voulais savoir si j’aurai quand même les trente mille…
  -Il est mort ? le coupa-t-il.
  -Je sais pas trop… Y a des gens qui hurlent, pleins de mecs en blouse blanche qui se pressent autour de lui, une énorme flaque de sang par terre… En tout cas s’il est pas mort, le pauvre est mal en point !
  -Ecoute-moi bien, s’il parle, je suis dans la merde et toi aussi alors t’as intérêt à achever le travail s’il ne casse pas sa pipe maintenant. Dit-il en faisant les cents pas dans son appartement sous le regard inquiet d’Alice.
  -Attendez là ! Tuer un homme dans une petite ruelle c’est pas la même chose que le tuer dans un hosto, ok ? Ca vous coûtera plus cher !
  -Combien ?
  -Je veux cinquante mille et je vous préviens, si je me fais choper, je vous balance.
  -Alors fais tout pour que ça n’arrive pas !

 
  -Mattew qu’est-ce qui se passe ?! demanda Clarence à son mari en le voyant faire précipitamment sa valise.
  -C’est Peter… répondit-il en attrapant au hasard des vêtements dans sa penderie.
  -Quoi Peter ? Il l’a retrouvé ? Il a parlé ?
  -Il vient d’avoir un accident, on ne sait s’il va s’en sortir.
  -Un accident ?! dit-elle en s’asseyant sur le bord du lit. Mais comment s’est arrivé ?
  -Un automobiliste l’a renversé alors qu’il courait pour échapper à Gregory. Il faut que j’aille le voir, je pars en Angleterre, tu comprends, s’il meurt, je m’en voudrais toute ma vie.
  -Tu veux que je vienne avec toi ?
  -Non. Reste ici. Je te donnerai des nouvelles dès que j’en aurai.
  -Je t’aime. Dit-elle alors qu’il s’en allait.
  Il revint sur ses pas, déposa un baiser sur son front et courut pour monter dans le taxi qui l’attendait en bas.

  Dans l’ambulance, la tension était montée d’un cran après que le cœur de Peter se soit emballé, nécessitant l’intervention d’un défibrillateur.
  -Do you know his blood group ? demanda le docteur en anglais à Gregory.
  -Je ne sais pas. Répondit ce dernier paniqué.
  -And his medical history ?
  -I… French. Expliqua Gregory qui ne comprenait pas vraiment les questions.
  -Thomas !! I need you to translate, this guy is French !
  -Il vous a demandé s’il avait des antécédents médicaux. Traduit Thomas.
  -J’en sais rien.
  -Pas de diabète ?  D’insuffisance respiratoire ?
  -J’en sais rien je vous dis.
  Il avait beau réfléchir, il ne connaissait pratiquement rien sur cet homme, tout ce qu’il savait c’était son nom, son prénom, sa date de naissance, qu’il avait été incarcéré à Shrewsbury, et…
  -Attendez ! Il est A négatif et est asthmatique !
  -Et ça vous revient d’un coup ? demanda l’urgentiste.
  -Je viens de me souvenir que j’ai lu son dossier médical !
  -Son dossier médical ?
  -Celui de la prison où il a passé quelques mois.
  -Vous êtes sûr de vous ?
  -Certain.

  L’ambulance venait tout juste d’arriver devant l’hôpital quand Peter fut emmené en salle d’opération.
  -You can’t go with him ! dit un infirmier à Gregory qui essayait de suivre le brancard.
  -But I … I need to talk to him !! Very important !
  -More than your friend’s life ? I don’t think so. So please, just wait here, okay ?!
  -Yes, okay, sorry. Répondit Gregory en allant s’assoir sur un des sièges du couloir.

  L’attente fut pour Gregory interminable et alors qu’il entamait son quatrième café, Mattew le rejoint.
  -J’ai pris le premier vol pour venir, dit-il essoufflé, j’ai fait aussi vite que j’ai pu ! Est-ce que Peter va bien ?!
  -Ca fait presque trois heures qu’il est au bloc. Personne n’est venu me dire comment ça se passait, vous êtes son frère, peut-être que vous aurez plus de chance.
  -Je vais aller voir à l’accueil !
  Il en revint encore plus abattu.
  -Apparemment son état est critique, ses chances de survie sont très faibles… Tout ça c’est ma faute… dit-il en s’effondrant sur le siège voisin de celui du détective.
  -Vous n’êtes en rien responsable… je pourrai très bien me sentir coupable aussi, après tout, si je ne l’avais pas poursuivi comme je l’ai fait, il ne serait pas où il est… le conducteur aussi pourrait se sentir coupable… Mais au fond, ça ne sert à rien de chercher le fautif, ça ne fera pas avancer les choses, ça ne guérira pas Peter. Tout ce qu’on peut faire c’est attendre et espérer.

  Vers midi, les chirurgiens vinrent à la rencontre de Mattew. Le plus âgé d’entre eux détailla les résultats de l’opération.
  -Nous avons pu stopper l’hémorragie de la rate et replacer place son genou. En revanche, les poumons nous ont donné beaucoup de mal, il se trouve que l’une des côtes cassées est venue perforer le poumon gauche. Il devrait s’en remettre mais en attendant que le poumon cicatrise, nous l’avons mis dans le coma. Il est sous assistance respiratoire et je ne peux pas vous dire quand nous le réveillerons, tout dépendra de son état. Pour l’instant le pronostic vital n’est plus mis en jeu, mais je ne garantis pas une éventuelle rechute ou des complications. L’opération qu’il a subit est très lourde.
  -Bien. Je vous remercie Docteur. Merci mille fois. Est-ce que je peux aller le voir ?
  -Vous pouvez, mais pas longtemps. Mary va vous conduire à sa chambre.
 
  Mary était une jeune infirmière, sûrement tout juste diplômée ou alors en stage dans l’hôpital. C’était sa première « grosse » intervention, le chirurgien l’avait choisie pour sa patience et son sang-froid, mais elle semblait plus ou moins traumatisée.
  -Suivez-moi, prononça-t-elle, c’est la chambre 307.
  Ils empruntèrent l’ascenseur de service et montèrent jusqu’au troisième étage. Les murs étaient peints en vert pâle, le sol composé de carreaux plus ou moins blancs, l’aspect typique des hôpitaux que redoutait Mattew depuis qu’il y avait vu mourir ses parents.
  Lorsque Mary poussa la porte de la chambre 307, Mattew ne put s’empêcher de verser une larme en posant les yeux sur tous les branchements qui reliaient son frère à la vie.
  -Je vous laisse, dit Mary, mais ne restez pas plus de dix minutes.
  -Merci.

  Mattew tira une chaise qu’il plaça près du lit et s’assit auprès de Peter. Voir sa poitrine se soulever avec un rythme régulier et entendre l’électrocardiogramme délivrer un petit son toutes les une ou deux secondes le rassuraient. Il posa sa main sur la sienne en prenant grand soin de ne pas comprimer la perfusion qui sortait de son bras si bien qu’il l’effleurait à peine.
  -Si tu savais comme je suis désolé… En comme je t’en veux… Qu’est-ce que tu as fait de Molly !! Hein !! Qu’est-ce que tu as fait ?! cria-t-il en pleurant.
  -Tout va bien ici ? demanda l’homme en blouse blanche qui venait d’entrer.
  -Je… désolé…
  -Je dois vérifier ses constantes vitales, si vous voulez bien attendre dehors quelques minutes…
  -Oui bien sûr. Répondit Mattew en essuyant ses larmes à sa manche.

  Quand Mattew fut sorti de la pièce, l’homme extirpa délicatement une seringue de sa poche ainsi qu’un tout petit flacon avec une inscription à la main « digitaline ». Il remplit la seringue de produit et s’approcha du sac de perfusion.
  -A nous deux. Murmura Florian.

Par Mneemosyne le Mardi 24 août 2010 à 0:05
Ah non, mais c'est quoi cette histoire de dingue...O_o J'ai cru au départ qu'il était de la famille de Maxime, moi, mais en fait il le PAYE...O_o

C'est quoi le lien entre eux, et Greg qui lui a laissé sa fille... Haaaaa c'est horrible. Et c'est fichtrement bien écrit.

^^
 

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